L'ensemble muni des lois de composition internes :
est un corps appelé corps des nombres complexes et noté .
Remarque : Dans , on définit :
Le zéro :
L'unité :
Définition : "L'unité imaginaire d'Euler"
L'élément qui vérifie : est appelé l'unité imaginaire d'Euler.
On notera dorénavant à la place de .
On a : .
Opposé et inverse d'un élément : est l'opposé de
est l'inverse de
Injection canonique de dans L'application est un morphisme injectif de corps.
est isomorphe au sous-corps de .
On convient alors d'identifier un élément de à l'élément de . On écrira donc au lieu de . En particulier :
à la place de .
à la place de .
D'après ce qui précède, on convient de dire que est inclus dans et on note :
Il est important de noter que l'identification de avec n'a de sens que parce qu'il existe l'injection définie ci-dessus. Ainsi, lorsque l'on écrit " " , l'injection est sous-entendue, l'écriture correcte étant . On dit aussi de manière abusive que est une partie de et on note , là encore, l'injection est sous-entendue. Nous devrions écrire et dire " on identifie à une partie de via l'injection canonique ", mais par habitude, on conserve toujours les notations normales (sans noter le à chaque fois).
Forme algébrique d'un nombre complexe : Soit un élément de .
Nous adoptons la notation appelée forme algébrique plutôt que la notation , et nous parlerons de nombre complexe (ou du complexe ) plutôt du couple .
Le réel est appelé partie réelle du complexe et il est noté .
Le réel est appelé partie imaginaire du complexe et il est noté .
On a alors :
Si , est dit imaginaire pur . On note l'ensemble des imaginaires purs,
Si , est réel , on a donc
Soit , son opposé est alors
Soit ( c'est-à-dire non nul), l'inverse de , noté s'écrit :
Formules de calcul
Proposition
Soient et deux nombres complexes respectivement de forme algébrique , on a :
Remarques : 1) Il résulte de la proposition précédente que pour tous nombres complexes , on a :
2) On calcule aisément les puissances de :
3) Il n'existe sur aucune relation d'ordre total compatible avec les opérations d'addition et de multiplication présentées ci-dessus. Il est toutefois possible de définir des relations d'ordre total sur , comme par exemple l'ordre lexicographique définie par :
2- Conjugué d'un nombre complexe
Défintion
Soit avec .
On appelle conjugué du nombre complexe le nombre complexe noté et donné par : .
Remarque :
Proposition
Pour et dans , on a :
Remarque : Soit , par récurrence immédiate, on a :
De plus, si , on a , donc , et on généralise:
Proposition
Pour tout :
.
Remarque : En conséquence :
Exercice
Pour , soit .
Trouver tous les complexes tels que soit réel.
Solution :
Cliquez pour afficher
On calcule le conjugué :
On a :
Ensuite :
3- Interprétation géométrique
On appelle plan complexe le plan muni d'un repère orthonormal . Notons l'ensemble des vecteurs de .
A tout nombre , on associe le point (respectivement le vecteur ) ayant pour coordonnées dans le repère ( respectivement dans la base ).
On dit que le point (respectivement le vecteur ) est l'image de , et on dit que est l'affixe du point (respectivement du vecteur ) .
Proposition
1) Soient d'affixes et . Alors le vecteur a pour affixe
2) Soient et deux vecteurs de d'affixes respectifs et et . Alors les vecteurs et ont respectivement pour affixes et
Proposition
Soit d'affixe .
Le point d'affixe est le symétrique de par rapport à l'axe des abscisses
4- Module d'un nombre complexe
Définition
Soit écrit sous forme algébrique . Le nombre est réel positif.
On appelle module de et on note le réel positif .
Propriétés
Pour tout complexe :
Proposition
Soit .
Si est le point d'affixe , alors le module de est égal à la .
Si est le vecteur d'affixe , alors le module de est égal à
Proposition
Pour tous nombres complexes :
.
Exercice : Preuve de l'inégalité triangulaire
En évaluant le carré des deux membres, prouver l'inégalité triangulaire.
Solution :
Cliquez pour afficher
On a:
D'autre part:
Puisque
On en déduit que
Et comme les modules sont des réels positifs, on déduit l'inégalité triangulaire :
Remarques : 1) L'égalité se produit si et seulement si . Donc si est un réel positif égale à son module.
Dans le cas où , ceci est équivalent à dire que
On conclut qu'il y a égalité si et seulement si ou est nul, ou si leur rapport est un réel positif ( ), c'est-à-dire que leurs images et le point sont alignés.
2) L'inégalité triangulaire tire son nom du fait que dans un triangle , la longueur d'un côté est inférieure à la somme des longueurs des deux autres, ce qui se traduit par exemple par :
.
Proposition
Soient .
On a :
Exercice
Démontrer la proposition précédente
Solution :
Cliquez pour afficher
On a: , ce qui donne
En interchangeant les rôles de et , on obtient aussi
D'où la double inégalité
CQFD
II- Equation du second degré dans
1- Racines carrées d'un nombre complexe
On s'interesse ici aux racines carrées d'un complexe, les racines n-ièmes seront traitées ultérieurement.
Soit , on dit que est racine carrée de si . Dans ce cas, l'ensemble des racines carrées de est
On distingue deux cas:
Cas 1) Ou encore , dans ce cas, l'ensemble des racines carrées de est :
Cas 2) Ou encore , on cherche les racines carrées sous la forme
On a :
Et en prenant le module :
De et , on obtient :
Ces nombres réels étants positifs, puisque , on déduit et .
On obtient quatre couples de solutions, mais d'après , on ne retient que ceux pour lesquels est du même signe que . Ce qui donne bien deux couples de solutions opposées.
D'où le résultat suivant :
Proposition
Tout nombre complexe non nul possède deux racines distinctes opposées
Exemple : On cherche les racines carrées de .
Posons
De plus, en prenant les modules :
On en tire que :
Enfin, puisque , on obtient les deux racines de :
2- Résolution des équations du second degré
Soient et étudions l'équation d'inconnue suivante :
Mettons sous sa forme canonique : , et posons le discriminent :
On distingue deux cas :
Cas 1) L'équation s'écrit , ce qui donne une solution double
Cas 2) On note une racine carée de , s'écrit alors :
On obtient deux solutions :
D'où la proposition suivante :
Proposition
Soit , et notons et sa racine carrée.
1) Si , admet dans deux solutions distinctes
2) Si , admet dans une solution double .
Exemple : Résolvons dans l'équation du second degré suivante :
Le discriminent de cette équation est :
On en cherche une racine carrée qu'on note , on trouve le système :
On trouve les deux racines : , prenons (on peut aussi prendre )
On trouve finalement les deux solutions :
Proposition
Soient et les deux solutions (éventuellement confondues) de l'équation
On a alors :
Exemple : On avait trouvé dans l'exemple précédent, que les deux solutions de l'équation sont :
Notons :
On a bien :
III- Forme trigonométrique des nombres complexes
1- Le groupe des complexes de module 1
Définition
On note l'ensemble des nombres complexes de module
Dans le plan complexe , les images des éléments de sont les points du cercle de centre et de rayon , appelé cercle unité ou encore cercle trigonométrique de
Proposition
1) On a
2) Si , alors
3) Si , alors
Remarques : On a bien évidemment
De plus :
Rappel : Congruences Soit , on dit que deux réels et sont congrues modulo si et seulement si est un multiple de , c'est-à-dire : , et on note :
On a les propriérés suivantes :
Si est un intervalle semi-ouvert arbitraire de longueur , alors :
Proposition
1) Soit z un nombre complexe. Alors est un élément de si et seulement si on peut l'écrire sous la forme :
2) Si , on a : . En conséquence pour , l'ensemble des réels vérifiant 1) est où désigne l'un quelconque de ces réels.
2- Exponentielle complexe
Définition
1) Soit . On note
2) De façon générale, si est un nombre complexe écrit sous la forme algébrique , on note .
L'expression ainsi définie est appelée exponentielle du nombre complexe . On la note aussi
Proposition
Proposition
Soit un nombre complexe. On a les propriétés suivantes :
Remarque : Les éléments de sont les complexes de la forme , de plus :
A connaître par coeur :
Proposition
Soit un élément de . On a :
Proposition : Formules d'Euler
Lemme
Proposition : Formule de Moivre
3- Application à la transformation d'expressions trigonométriques
a- Linéarisation : Il s'agit de transformer une expression polynômiale en et , comme par exemple en une combinaison linéaire en et , comme par exemple
La méthode consiste à exprimer et à l'aide des formules d'Euler, puis à développer l'expression obtenue, et enfin regrouper les termes pour reconstituer des fonctions trigonométriques.
Exemple : Linéarisation de l'expression
On écrit :
Ce qui donne :
On regroupe les termes conjugués :
b- Transformation d'une expression linéaire en une expression polynômiale :
Il s'agit de transformer une combinaison linéaire en et en une expression polynômiale en .
La méthode consiste à utiliser la formule de Moivre : On développe avec la formule du binôme, puis on prend la partie réelle (respectivement imaginaire) du résultat pour obtenir (respectivement )
Exemple : Les expressions de
On a :
Donc :
Or :
On obtient :
4- Arguments d'un nombre complexe
Proposition
Soit
1) s'écrit de manière unique sous la forme :
2) s'écrit sous la forme
Dans cette écriture, est unique : c'est le module de , et est défini modulo .
En particulier, la deuxième écriture est unique si on impose à d'appartenir à un intervalle fixé semi-ouvert de longueur , tel que par exemple.
Définition
Soit écrit sous la forme
Cette écriture est appelée forme trigonométrique de . On dit que le réel est un argument de
Remarque : Le nombre ne possède ni forme trigonométrique, ni argument.
D'après ce qui précède, on a immédiatement :
Proposition
Deux arguments d'un nombre complexe non nul diffèrent d'un multiple entier de .
En conséquence, si est un argument de , alors l'ensemble de tous les arguments est
On peut donc utiliser la notation suivante : on écrit pour exprimer que est un agument de .
Remarque : Si s'écrit sous la forme algébrique , alors :
Proposition
Soit
Si est el point de d'affixe , tout argument de est une mesure de l'angle orienté
Si est le vecteur de d'affixe , tout argument de est une mesure de l'angle orienté
Proposition
Soient d'arguments respectifs . Alors :
1) ' est un argument de , et est un argument de
2) est un argument de ainsi que de
3) est un argument de
5- Racines n-ièmes de 1
Dans ce paragraphe, donné.
Définition
Dans , on appelle racine n-ième de l'unité tout complexe vérifiant .
L'ensemble des racines n-ièmes de l'unité est noté
Si , on a , et donc , d'où
Remarque : On a , et si , alors
Ces propriétés expriment que , muni de la multiplication, est un sous-groupe de .
Théorème : Expression des racines n-ièmes de 1
L'ensemble comporte exactement éléments.
Ce sont les complexes définis par :
Remarque : En notant , on constate que
Cette description est souvent utile dans les problèmes concernant les racines n-ièmes, il est même fréquent que l'on n'ait pas à remplacer par sa valeur.
Proposition
Si est une racine n-ième de l'unité distincte de , alors :
En conséquence, la somme de toutes les racines n-ièmes de l'unité est nulle
Ce résultat découle directement du fait que, comme , on peut utiliser la formule donnant la somme des termes d'une suite géométrique :
Exemples :
Notation : On note . Et on se rappelle de :
En effet :
Remarque : On constate que les racines n-ièmes de sont les sommets d'un triangle équilatéral et d'un carré, on a la généralisation suivante :
Proposition
Les images dans le plan complexe des racines n-ièmes de l'unité sont les sommets d'un polygone régulier à sommets inscritdans le cercle unité
On peut calculer la longueur du côté du polygone :
Proposition
Pour tout complexe , il existe exactement complexes vérifiant .
Si on écrit sous forme trigonométrique , il s'agit des complexes définis par :
Exemple : Déterminons les racines cubiques de
On écrit sous forme trigonométrique :
Les racines cubiques sont :
IV- Nombres complexes et géométrie
1- Barycentres
Définition-Proposition
Soient des points de d'affixes respectives et soient .
On appelle barycentre de la famille de points affectés respectivement des coefficients et on note l'unique point de tel que :
Et en notant l'affixe de , on a alors :
Exemple : Soient deux points de .
Alors la droite est l'ensemble des barycentres de et
En effet, en exprimant ces barycentres à l'aide de coefficients dont la somme est égale à , on obtient :
Ce qui correspond à la représentation paramétrique de la droite
2- Conditions d'alignement et d'orthogonalité
Proposition
Soient et deux vecteurs non nuls de d'affixes respectives et
1) et sont colinéaires si et seulement si
Si, de plus, ce réel est positif (respectivement négatif), il sont de même sens (respectivement de sens opposés).
2) et sont orthogonaux si et seulement si
Exemple : Equation complexe d'une droite Soient deux points de d'affixes respectives et soit un point variable d'affixe .
On sait que sont colinéaires
Donc :
On conclut que si et seulement si
Soit où
3- Angles
Proposition
1) Soient et deux vecteurs non nuls de d'affixes respectives et . Alors une mesure de l'angle orienté est donnée par un argument de
2) Soient trois points de d'affixes respectives. On suppose que et . Alors une mesure de l'angle orienté est donnée par un argument de
4- Similitudes directes - transformations du plan
Si est une application du plan dans lui-même, on appellera représentation analytique complexe de l'application qui, à l'affixe du point , associe l'affixe de son image par . On écrit alors :
Proposition
1) La représentation complexe de la symétrie orthogonale d'axe (respectivement ) est : (respectivement )
2) Soit un vecteur de d'affixe . La représentation complexe de la translation de vecteur
3) Soient et un point d'affixe . La représentation complexe de l'homothétie de centre et de rapport est : . En particulier, la représentation de l'homothétie de centre et de rapport est tout simplement
4) Soient et un point d'affixe . La représentation complexe de la rotation de centre et d'angle est :
En particulier, la rotation de centre et d'angle est :
5) Soit un point d'affixe . La représentation complexe de la symétrie de centre est
Définition
On appelle similitude directe toute application du plan dans qui admet une représentation complexe de la forme définis d'une façon unique.
Proposition
Soit la similitude directe de représentation complexe avec
1) Si , alors est la translation de vecteur
2) Si , alors possède un point fixe unique . On peut alors écrire : , où est l'homothétie de centre et de rapport et la rotation de centre et d'angle . Nous dirons que est de centre , de rapport et d'angle .
Proposition
Une similitude directe conserve les angles orientés.
La similitude directe de représentation complexe multiplie les distances par
Publié par malou/Panter
le
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